Édito
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Sancerre, cité radieuse
Par François Gilbert - Editorial Director, le 02 mai 2024
Sancerre représente en quelque sorte une version concentrée du concept français de terroir. Le paysage est remarquablement distinctif, abritant un village perché au sommet d'une colline qui a bravé les ravages de l'érosion pendant des millénaires.
Sancerre est un peu un concentré de la notion de terroir à la française. Son paysage est caractéristique avec sa butte portant le village, colline coiffée de conglomérats à silex ayant survécu à l’érosion pendant plusieurs milliers de siècles. Les géologues parlent ici d’inversion de relief, les terrains alentour de marnes et de calcaires, plus tendres, ont été érodés alors que les roches à silex, plus dures, ont protégé les terrains de la butte sancerroise.
Les coteaux à l’ouest de la ville reposent eux sur des sédiments calcaires et marneux du Jurassique et dessinent des pentes aiguës, échancrées de petits vallons comme celui de Chavignol. Cette dissymétrie dans la forme du relief est qualifiée de cuesta et c’est bien l’histoire géologique qui a façonné la topographie actuelle qui accueille un peu plus de 3 000 hectares en production, dont 80% de blancs issus du sauvignon.
L’alchimie entre terroirs et climat associée à ce mille-feuilles géologique exceptionnel de terres blanches, de caillottes et de sols argilo-siliceux communément appelées silex, font toute la complexité du terroir sancerrois. D’autant qu’elles se trouvent enrichies d’une multitude d’autres facteurs : exposition, pente, âge des vignes…
Une preuve supplémentaire de l’incroyable capacité d’expressions de la vigne, apte à restituer tant de nuances sous la même bannière (Sancerre) et à partir d’un seul et unique cépage dans les trois couleurs. Comme l’affirmait Colette*, née à 50 kms de Sancerre : « Seule, dans le règne végétal, la vigne nous rend intelligible ce qu'est la véritable saveur de la terre ».
* Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette, est une femme de lettres, actrice et journaliste française, née le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne).
By Camille Bernard photographs - Courtesy of the estates
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