Terroirs
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Sancerre: l’âge de la maturité
Par By Camille Bernard – Photographs : courtesy of the estates, le 22 avril 2024
Au sommet de son piton, Sancerre veille sur ses terres avec la sérénité des grandes appellations. Ce vignoble emblématique du Centre-Loire, connu pour son cépage sauvignon, incarne une dualité fascinante : celle de la simplicité d’une AOC en blanc reconnue à l'international, contrebalancée par une richesse de terroirs souvent sous-estimée. À travers ce dossier, nous plongeons au cœur de Sancerre, à la découverte de son essence, de ses défis contemporains et de la manière dont cette appellation historique continue de se réinventer pour fasciner amateurs et connaisseurs.
Perchée sur les hauteurs de la vallée de la Loire, Sancerre évoque - pour le commun des mortels - un vin blanc de renommée mondiale.
Pourtant, sur les collines du Centre-Loire, le sauvignon blanc qui a fait la célébrité des vins de Sancerre cohabite harmonieusement avec le pinot noir. Avec ses 3 025 hectares répartis sur 14 communes, Sancerre n'est pas seulement une appellation ; c'est une mosaïque de terroirs, où les terres blanches côtoient les caillottes et les terres argilo-siliceuses, sculptant des vins d'une incroyable diversité.
Dès l'Antiquité, la vigne y trouvait sa place, et au fil des siècles, Sancerre s'est érigée en cheffe de famille des vins du Centre-Loire, reconnue dès 1936 en AOC pour ses blancs, puis en 1959 pour les rouges et rosés. Si les consommateurs du monde entier loue la fraîcheur et la finesse de ses vins blancs, un cercle plus restreint d'initiés s'émerveille devant la complexité et la profondeur de ses rouges et rosés, reflet d'un savoir-faire et d'une connaissance intime du terroir.
Aujourd'hui, face à la célébrité et à la notoriété, comment Sancerre parvient-elle à maintenir son excellence, à innover dans le respect de la tradition, et à répondre aux attentes d'un public de plus en plus averti et exigeant ? Ce dossier invite à explorer les coulisses de l’appellation la plus célèbre du Centre-Loire, à la découverte de ses terroirs, des hommes et des femmes qui les cultivent, et de la stratégie de ces derniers pour rester au sommet de la viticulture mondiale.
Jean-Max Roger et ses fils Etienne et Thibault.
Domaine Jean-Max Roger : « Sancerre est une marque forte »
Au cœur de Bué, village vigneron emblématique du Centre-Loire, le Domaine Jean-Max Roger incarne la quintessence d’un savoir-faire viticole transmis de génération en génération, géré depuis 2005 par Thibault et Etienne Roger. « Notre vignoble s'étend sur 35 hectares dont 29 sur l’appellation Sancerre », souligne le premier des deux frères.
Le vignoble du Domaine Jean-Max Roger.
Si le domaine familial a toujours produit un certain nombre de cuvées, la nouvelle génération a souhaité retravailler la gamme sur des crus de terroir et introduire la production de vins de lieux-dits. « Cela nous a demandé un peu plus de travail pour faire connaître ce type de vins auprès de notre clientèle », admet Thibault, « mais cette démarche qui permet de sublimer les caractéristiques propres à nos terroirs, c’est notre signature ». Et quels terroirs. Car le vignoble, réparti sur les trois grands terroirs sancerrois (les silex, les terres blanches et les caillottes), offre une formidable diversité de sols, d’expositions et de déclivités.
Les vendanges sur la Côte de Bué.
Le succès international du domaine, avec plus de 85% de ses vins vendus à l'export, témoigne de l'appétit mondial pour ces vins qui racontent une histoire, celle de leur terre. Pour autant, Thibault attribue aussi cette réussite commerciale à une vision initiée par son aïeul dans les années 80 , lorsque son grand-père a lancé une activité de négoce pour pérenniser la structure, permettant au domaine de produire assez de volume pour développer sa présence à l’étranger.
Malgré une récente saturation du marché des vins rosés à l'export, le domaine compense avec une demande croissante pour ses vins rouges. Et, face à la concurrence internationale et notamment celle de la Nouvelle-Zélande qui se distingue pour ses sauvignons blancs, Thibault reste confiant : « Sancerre est une marque forte. »
Conscient des enjeux environnementaux actuels, Etienne et Thibault ont adopté des pratiques viticoles innovantes depuis le début des années 2010. De nouvelles techniques d’enherbement et l’usage d’engrais verts pour amender le sol de manière naturelle ont ainsi été introduits, témoignant de l’approche proactive de la famille Roger en matière de viticulture durable.
Perrine et Philippe Raimbault dans leurs vignes.
Domaine Philippe Raimbault : « le terroir sancerrois reste unique »
Perchée au cœur des paysages vallonnés du Centre-Loire, Perrine Raimbault, en binôme avec son père Philippe, incarne l’avenir prometteur du domaine familial éponyme. Héritière d'un savoir-faire ancestral, elle porte avec fierté et engagement l'héritage familial transmis depuis des générations. Le vignoble, réparti entre les prestigieuses appellations de Sancerre, Pouilly-Fumé, et Coteaux du Giennois, s'étend sur des terroirs d'une richesse géologique unique, offrant à chaque cépage l’opportunité d’exprimer des profils singuliers.
« Toute petite déjà, j’aidais mes grands-parents au domaine », se souvient Perrine. Depuis son enfance, l’exploitation a connu des développements significatifs, notamment avec l'acquisition de vignes en Pouilly et en Coteaux du Giennois à la fin des années 80. Plus récemment, après que Perrine a rejoint son père, une cave a été reconstruite et lui permet désormais de créer des cuvées de terroir « afin de produire des vins capables d’exprimer leurs différences », explique-t-elle.
Perrine et Philippe Rimbault travaillent en binôme dans la cave du domaine familial.
Pour cause, en appellation Sancerre, le vignoble abrite des parcelles situées sur un joli terroir de terres blanches, auquel bénéficie un microclimat unique qui favorise une maturité modérée des raisins. « Ici, nous atteignons des maturités moins élevées qu’ailleurs donc nos vins ont une fraicheur naturelle. Cela nous permet d’ailleurs de ne pas tellement souffrir des millésimes chauds », confie Perrine tout en précisant toutefois l’importance accordée à la préservation de l’environnement à travers l'entretien des arbres et des haies.
Le vignoble du Domaine Philippe Raimbault.
Avec une dizaine d’hectares dédiés à la production de vins de Sancerre dont 90% de blanc et le reste en rouge et en rosé, le Domaine Philippe Raimbault réalise 65% de ses ventes à l'export, notamment aux USA et en Angleterre.
Perrine, qui aspire à éduquer sa clientèle sur la valeur ajoutée conférée par un élevage long des vins de Sancerre, a fait le choix de de ne pas utiliser de levures ajoutées dans ses vins. « Honnêtement, les vins blancs de Sancerre réputés à boire jeunes, ce n’est pas ma tasse de thé », admet-elle.
Et, face à la concurrence et notamment à celle des vins de Chablis et des sauvignons du Nouveau Monde, elle reste confiante : « Si l’on trouve une offre très importante de sauvignons sur le marché, le terroir sancerrois reste unique », souligne Perrine. Cette perspective renforce leur détermination à préserver l'identité et l'excellence de leurs vins, fidèles à la tradition et à l'innovation qui caractérisent leur approche.
La famille Natter au complet.
Domaine Henry Natter : « une volonté forte et collective d’entretenir la réputation de nos vins »
Niché dans le pittoresque village de Montigny, le Domaine Henry Natter a été fondé en 1974 par Cécile et Henry Natter. Aujourd'hui, la relève est assurée par leurs enfants, Mathilde et Vincent, qui poursuivent l'œuvre familiale avec une passion et une détermination renouvelées.
Depuis sa création, le domaine se distingue par son approche avant-gardiste : « Sancerre a connu un fort développement à l’international et il faut rendre hommage à ceux qui ont contribué à cette expansion », souligne Mathilde Natter, notamment admirative du rôle pionnier joué par sa mère dans le développement de la commercialisation à l’export des vins de Sancerre au tournant des années 80.
Le vignoble du Domaine Henry Natter sur le village de Montigny.
Implanté sur le terroir argilo-calcaire qui fait la spécificité de Montigny, le vignoble familial produit des vins qui conjuguent complexité et minéralité. « L’équilibre de nos vins est le fruit de la tension conférée par les terroirs calcaires et du relief conféré par les terroirs argileux », explique Vincent. Cette dualité permet d’ailleurs aux vins du Domaine Henry Natter de bénéficier d’une identité distincte et recherchée.
Face aux défis posés par le réchauffement climatique, le domaine s'adapte en affinant ses méthodes de vinification pour préserver la fraîcheur caractéristique de ses vins blancs. Aussi, Vincent souligne l'importance d’une vendange saine afin de maintenir une constance dans la qualité des vins.
Mathilde et Vincent Natter ont pris la relève du domaine familial avec brio.
Avec environ 80% des ventes réalisées à l'export, le binôme constate un intérêt croissant pour leurs sancerres rouges et rosés, témoignant de l'évolution des goûts et des attentes des consommateurs internationaux. « On observe vraiment une nouvelle tendance sur les sancerres rouges, qui se font une place de choix sur nos différents marchés, tandis que nos sancerres rosés trouvent un bel écho auprès d’une clientèle de connaisseurs », détaille Vincent. Et de conclure : « La concurrence de nos vins par les vins produits dans le reste du monde existe et nous pousse à nous perfectionner sans cesse. Mais chaque sancerre est unique et il existe une volonté forte et collective d’entretenir la réputation de nos vins. »
Frédéric et Sylvie Champault, propriétaires du Domaine La Barbotaine.
Domaine La Barbotaine : « ne jamais se reposer sur ses lauriers »
Niché au cœur de Crézancy, le Domaine La Barbotaine est un écho vibrant de l'héritage familial porté par Frédéric Champault et son épouse Sylvie. Ce domaine, riche d'une histoire viticole transmise par les générations précédentes, illustre parfaitement l'engagement et la passion qui animent les Champault. Depuis son installation en 1994, Frédéric a non seulement su préserver mais également enrichir cet héritage.
Le vignoble du Domaine La Barbotaine.
Avec 18 hectares dédiés à la culture du sauvignon blanc et du pinot noir, le vignoble se distingue par une mosaïque de terroirs, dont 1/3 de caillottes, 1/3 argilo-calcaire et 1/3 de terres rouges qui confèrent aux vins finesse, fruité et une signature unique. Cette diversité géologique est une source d'inspiration constante pour Frédéric et Sylvie, qui s'attellent à produire des vins reflétant la richesse et la complexité de ces sols.
Le vigneron se remémore le chemin parcouru depuis les 6 hectares que comptait l’exploitation à l’origine, soulignant le développement ambitieux du domaine : « Mes parents n’avaient que 6 hectares et faisaient très peu de bouteilles. Avec Sylvie nous avons développé la bouteille et nos ventes à l’export, dont la part représente aujourd’hui environ 80% de nos ventes pour une commercialisation dans une quinzaine de pays. »
Sylvie, quant à elle, met l'accent sur l'importance de la qualité et du respect de l'environnement dans leur processus de production : « On veille à produire un vin de qualité en utilisant des méthodes culturales performantes et en renouvelant notre outil de vinification. Chaque année nous nous remettons en question. »
Le cuvier du Domaine La Barbotaine est un outil de vinification moderne.
La certification HVE du domaine et l'enherbement de plus de la moitié des vignes témoignent par ailleurs de la démarche responsable engagée par le duo.
Enfin, le couple partage une vision commune : « ne jamais se reposer sur ses lauriers et toujours chercher à progresser », formule Sylvie avec conviction. Cette quête d'excellence, couplée à une solide réputation de l'AOC Sancerre qui, Sylvie l’admet, « n'a pas besoin de courir après les marchés pour écouler son vin », positionne le Domaine La Barbotaine comme une référence dans la production de vins sancerrois.
Karine, Christian et Kévin Lauverjat, dans leur exploitation familiale du Moulin des Vrillères.
Domaine Moulin des Vrillères : « s’adapter aux défis du marché global »
Au domaine Moulin des Vrillères, situé aux portes du pittoresque bourg de Sury en Vaux, Christian Lauverjat, son épouse Karine et leur fils Kevin perpétuent une tradition viticole familiale. Le vignoble de 13 hectares s'étend majestueusement sur des terroirs de terres blanches et de caillottes, produisant une gamme de vins de Sancerre qui reflète la diversité et la richesse géologique de l’appellation.
Pilier commercial du domaine, Karine Lauverjat revient sur un tournant majeur dans l'histoire du domaine : « Le gel de 2005 nous a décidés à ouvrir une structure de négoce car toutes nos parcelles étaient fortement touchées. » Cette initiative ne s'est pas seulement avérée salvatrice ; elle a également permis d'élargir l'offre du domaine, en intégrant des vins en appellation Menetou-Salon et des vins en appellation Pouilly.
Kévin et Christian Lauverjat dans leur vignoble.
Au domaine, la quête incessante de qualité guide chaque décision. « Notre terroir est à dominante terres blanches mais nous avons deux parcelles de caillottes qui nous permettent de produire la cuvée parcellaire Perle Blanche, explique Karine. Cette approche méticuleuse se reflète également dans leur gestion environnementale, avec l'arrêt des désherbants chimiques depuis quatre ans et une réduction drastique de l'usage de produits phytosanitaires au profit des algues.
En marge de cette gestion exemplaire de leur exploitation, le succès commercial à l’export est au rendez-vous : « Il y a 15 ans, 50% de notre production partait à l’export et aujourd’hui cette part à grimpé à 80% », explique Karine avant de poursuivre : « Les États-Unis se distinguent particulièrement, avec une demande croissante pour les vins blancs mais aussi pour les rouges et rosés de Sancerre, démontrant à la fois de la versatilité et un attrait croissant pour les vins du domaine sur le marché international. »
La boutique acquise dans le village de Sancerre offre une fenêtre ouverte sur l’univers de l’exploitation.
Mais le succès du domaine ne repose pas uniquement sur sa capacité à innover et à s'adapter aux défis du marché global. L’acquisition d’une boutique de 500 mètres carrés dans le village de Sancerre offre une fenêtre ouverte sur l'univers du Moulin des Vrillères, invitant amateurs et curieux de passage à découvrir la gamme étendue de leurs vins.
Le vignoble du domaine Michel Vattan, aujourd'hui cultivé par Pascal Joulin.
Michel Vattan : « Il faut valoriser et pour valoriser il faut vendre »
Situé à Maimbray, sur la commune de Sury En Vaux, le domaine Michel Vattan est un domaine familial qui a évolué sur quatre générations. Aujourd'hui, sous la direction éclairée de Pascal Joulin qui a rejoint le domaine en 2002 et l'a repris en 2008, l’exploitation s'est métamorphosée.
« Avant, toute la production était destinée au négoce, le domaine ne faisait aucune bouteille », explique ce dernier. Depuis, l’introduction de la commercialisation en bouteille a ouvert une nouvelle ère, permettant aux vins de Pascal Joulin de traverser les frontières.
La surface exploitée est passée de 2 hectares à plus de 9 hectares.
Cette transition s’est accompagnée d’une expansion significative du vignoble, lequel est passé de 2 hectares à plus de 9 hectares, diversifiant ainsi les terroirs exploités et enrichissant l’offre de cuvées exprimant la diversité et la richesse du terroir sancerrois.
En parallèle, Pascal a déployé une énergie considérable à promouvoir ses vins, parcourant des dizaines de salons particuliers et professionnels, de Paris à Prowein en passant par Vinexpo Asia où il se rendra d’ailleurs cette année.
La démarche de Pascal pour valoriser et vendre ses vins repose sur une solide stratégie de développement à l’international. Une stratégie payante puisque 80% de la production du domaine est aujourd’hui commercialisée à l’export et notamment aux Etats-Unis où l’homme a su, dès le début, « trouver de bons interlocuteurs », comme il l’explique. « Être vigneron est une grosse aventure humaine et économique. Cette expansion à l'international est le fruit d'un travail acharné pour tisser des liens forts avec ses partenaires. Il faut valoriser et pour valoriser il faut vendre. »
Pascal Joulin consacre du temps à son vignoble.
En 15 ans, Pascal a tant réussi à promouvoir ses vins qu’il travaille désormais sur allocation. Une approche qui lui permet d’avoir du temps à consacrer à son vignoble, qu’il cultive avec une approche respectueuse de l’environnement.
« Opportuniste », comme il se décrit lui-même, le vigneron ne l’est pas moins en cave, où il produit de remarquables vins de Sancerre dont une cuvée parcellaire avec un élevage partiel en barrique de Chassagne Montrachet mais également une cuvée produite à partir de vieilles vignes de plus de 80 ans bénéficiant d’un élevage en amphore.
L’un dans l’autre, l’homme incarne l'ambition et le renouveau des vignerons sancerrois, embrassant les opportunités d'un marché mondialisé tout en préservant l'authenticité et la qualité de ses vins.
Chanel et son père Pascal Gitton dans leur chai à barrique.
Vignobles Gitton Père & Fils : « Nos clients aiment notre histoire, notre intérêt pour les terroirs et notre identité. »
Fondés en 1945 par Marcel Gitton avec, en guise d’exploitation, un demi-hectare de vigne, les Vignobles Gitton Père & Fils ont connu une expansion remarquable et s'étendent aujourd'hui sur 36 hectares. Sous la direction de Pascal Gitton, épaulé par sa fille Chanel et son épouse Denise, le domaine continue de briller par son engagement envers une culture respectueuse des terroirs sancerrois qui confèrent à chaque cuvée du domaine une identité singulière.
Marcel Gitton était un passionné des vignes et des terroirs.
Admirative du travail accompli par ses aïeuls, Chanel Gitton salue l'approche visionnaire de son grand-père : « Il était vraiment un précurseur de la vinification parcellaire et isolait déjà les parcelles en fonction de leur lieu-dit avant de les vinifier séparément dans des fûts. » Cette méthode, bien que logistiquement exigeante, a permis au domaine de se distinguer par une douzaine de cuvées en blanc, chacune exprimant son terroir.
« Nous faisons vraiment ça pour le plaisir, confie Chanel, car ce n’est pas la voie la plus simple que d’avoir autant de cuvées et que nous n’avons pas besoin de ça pour faire connaitre le Sancerre mais cela plait aux gens. Nos clients aiment notre histoire, notre intérêt pour les terroirs et notre identité. »
Pour cause, les vins du domaine sont aujourd’hui connus et reconnus bien au-delà des frontières et 70% de la production est exportée dans pas moins de 45 pays différents.
Pascal Gitton est un pionnier dans l’exportation des vins de Sancerre.
Cette fois-ci, Chanel attribue cette réussite à la fascination de son père pour les autres cultures. Une passion qui, dès les années 70, l’a poussé à explorer de nouveaux marchés, et notamment celui de la Suède, faisant de lui un pionnier dans l'exportation des vins de Sancerre dans le Nord de l’Europe. « Encore aujourd’hui, mon père continue de passer beaucoup de temps à prospecter, » révèle Chanel, témoignant de l'engagement continu du domaine pour maintenir sa notoriété et se démarquer dans un marché compétitif.
Car si les vins blancs du domaine se vendent sans difficulté - « malgré la concurrence des vins blancs allemands ou espagnols », précise toutefois Chanel - les Vignobles Gitton tirent également leur épingle du jeu grâce à leurs sancerres rouges qui « rivalisent avec les pinots noirs de Bourgogne en termes d’accessibilité », conclue cette dernière.
Une notoriété qui s’entretient sans cesse
Figure tutélaire des appellations de Centre-Loire, Sancerre jouit d’une notoriété qui n’est plus à démontrer. Pour autant, loin de se contenter de cette renommée établie, les vignerons sancerrois démontrent une formidable capacité à valoriser leurs terroirs pour consolider leur position sur les marchés existants et en conquérir de nouveaux. Au-delà de la simple production de sauvignon blanc qui a fait (et continue de faire) la célébrité des vins de Sancerre, les hommes et les femmes interviewés cultivent l'art de la diversité, prouvant que même face à une concurrence internationale, il est possible de se réinventer tout en préservant son héritage. A la fois intemporelle et résolument tournée vers l’avenir, l’appellation Sancerre démontre en définitive une admirable capacité à cultiver sa notoriété.
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