Édito

Les champagnes reviennent à l’essentiel

Il est bien loin le temps où la production de champagne se limitait à l’essentiel, généralement un brut, un demi-sec et un rosé.

Cette époque révolue (globalement la deuxième moitié du XXe siècle) vit la Champagne surfer sur une vague économique qui ne faiblissait pas, boostée par une production en augmentation et la conquête perpétuelle de marchés nouveaux à l’export. Une période au cours de laquelle la bouteille de champagne était avant tout perçue comme le symbole de la fête, de la liberté retrouvée, de la concrétisation des ambitions de chacun. Le « produit » champagne accompagnait aussi une croissance sans faille et les consommateurs se souciaient bien peu des origines précises du vin, de son mode d’élaboration, de sa commune de naissance, de son terroir...

Tout cela a radicalement changé, notamment depuis dix à quinze ans. Les aspirations du consommateur et du producteur convergeant, le champagne est enfin apparu comme un vin à part entière, avec une histoire, des hommes (et des femmes, de plus en plus), un process. Aujourd’hui le catalogue des cuvées est quasi infini, reléguant pratiquement aux oubliettes les assemblages d’antan. Les niveaux de lecture sont multiples, commune, parcelle, avec ou sans malolactique, élevage de toute sorte (y compris en solera !), voire fermentation en fûts. Une révolution des styles qui permet une incroyable exploration de cette région finalement aussi classique qu’indémodable.

 

 


By Jean-Paul Burias photographs - Courtesy of the estates