Terroirs

Alsace : une mosaïque de terroirs qui sublime les cépages

L’Alsace est une terre de vins de cépages même si l’assemblage de plusieurs variétés est parfois utilisé. Cette apparente simplicité cache en réalité une complexité et une diversité de terroirs remarquables. Elle favorise des combinaisons multiples qui donnent des cuvées au caractère unique.…

Un lien évident entre les sols et le travail des vignerons

Un lien évident entre les sols et le travail des vignerons.

 

 

L’image peut paraître simple, mais elle reflète une vraie particularité dans le paysage viticole français où l’indication géographique assoie une norme. La majorité des vins de l’appellation d’origine contrôlée Alsace est issue d’un mono-cépage qui désigne la cuvée et figure sur l’étiquette. L’appellation est accordée aux vins issus des sept cépages reconnus : le riesling (22% environ) premier au niveau de l'encépagement, talonné par le pinot blanc, porté par le succès des crémants (21 %), puis par le gewurztraminer (20,5 %), le pinot gris (15,5 %), le pinot noir (10%), le sylvaner (7,5 %), le muscat (3%), complété par des variétés locales comme l’auxerrois et le Klevener de Heiligenstein. Les blancs atteignent 90% des volumes et le pinot noir, vinifié en rosé ou en rouge reste le seul cépage rouge de la région, avec toutefois des volumes qui tendent à progresser. Connue dans le monde entier, l’Alsace a une image de simplicité, de vins légers, digestes et faciles d’accès. En réalité, il existe une grande différence de styles pour un même cépage d’une maison à l’autre, avec notamment 51 terroirs délimités selon des critères géologiques et climatiques stricts, qui forment la mosaïque des Grands Crus d'Alsace, des vins reconnus et appréciés dans le monde entier. En route pour un passionnant voyage au cœur de ce vignoble beaucoup plus complexe qu’il n‘y paraît !

 

Le comité de direction de la cave du Vieil Armand, le président Laurent Franck à droite et les vice-présidents Christine Sutter et Thiebaut Zimmermann

Le comité de direction de la cave du Vieil Armand, le président Laurent Franck à droite et les vice-présidents Christine Sutter et Thiebaut Zimmermann.

 

 

Cave du Vieil Armand : diversité et harmonie

Créée en 1959, la Cave du Vieil Armand forme une superbe passerelle entre le passé et un avenir doré. Son nom provient de l’éperon rocheux du Hartmannswillerkopf, un des plus grands champs de bataille de la Première Guerre Mondiale. Parmi les plus petites d'Alsace et aussi très réputée, cette cave coopérative réunit 64 familles qui cultivent 153 ha de vignes sur les collines sous vosgiennes. « Les vins de la Cave du Vieil Armand sont fidèles à l’Alsace, sobres et puissants à la fois », analyse Laurent Franck, le président. « La gamme est très complète avec des références de tradition et médaillées et d’autres davantage portées sur le terroir avec des sélections qui se font par village ». Les trois Grands Crus révèlent la typicité du sol et offrent de la complexité au cépage. Un riesling planté sur un sol marno-gréseux comme le Grand Cru Ollwiller se démarque par son équilibre entre la puissance procurée par les marnes, tout en gardant une certaine légèreté grâce à la présence du grès. Cette terre confère des notes exotiques à l’ensemble des cépages, fruit de la passion pour les rieslings, mangue confite pour les pinots gris et les gewurztraminers. Pour autant, la cave ne se cantonne pas à un style particulier. « Notre force est justement de pouvoir proposer à notre clientèle plusieurs styles », justifie Christine Sutter, vice-présidente. « Nous élaborons des vins de cépages, fruités et plutôt secs en fonction des millésimes à des tarifs abordables et des cuvées de terroirs, plus élaborées et complexes comme nos Grands Crus, destinés à une clientèle plus connaisseuse, mais qui savent séduire par leur richesse aromatique des personnes moins aguerries. Tous cohabitent en pleine harmonie au sein de la Cave ».

 

Les trois premiers vignerons certifiés Agriculture Biologique de la Cave du Vieil Armand dans une de leur parcelle.

Les trois premiers vignerons certifiés Agriculture Biologique de la Cave du Vieil Armand dans une de leur parcelle.

 

 

Domaine Henri Klée: le savoir-faire du vigneron

Les magnifiques terroirs de Katzenthal forgent le terrain d’expression de la famille Klée depuis 12 générations. A la tête de ce domaine de 13,5 hectares sur 7 communes depuis 2014, Martin Klée a été rejoint par son frère Antoine en 2020. « L'appellation est en plein essor et a beaucoup évoluée qualitativement ces dernières années, notamment grâce à une nouvelle génération qui a su moderniser l’appellation d'Alsace », estime Martin Klée. « Elle se caractérise par un rendement et une qualité bien maitrisée et la diversité de terroirs présents sur l'exploitation. Ce ne sont plus seulement des bouteilles simples, légères, digestes et facile d'accès, mais des vins à part entière qui se démarquent par leur complexité, leur correspondance au terroir et la vinification dans laquelle chaque maison impose sa personnalité ». Le domaine Henri Klée travaille pour 80% des terroirs granitiques.

 

Antoine, Philippe and Martin Klée

Antoine, Philippe and Martin Klée.

 

 

Il privilégie des cuvées parcellaires, sélectionnées selon l’exposition, l'âge de la vigne et sa maturité, pour élaborer un type unique sur un terroir bien précis. Ces conditions naturelles subliment le cépage. Elles apportent leur caractère, de la profondeur ainsi qu'une identité, tandis que le cépage amène des aspects plus organoleptiques comme la révélation de ses arômes, caractéristiques des rieslings fruités, minéraux, équilibrés et gastronomiques. « On parle souvent des cépages blancs en Alsace, mais le pinot noir a de très beaux jours devant lui », note Antoine Klée. « Ce cépage rouge est en pleine expansion dans notre vignoble. Il plait de plus en plus par sa matière, sa couleur et son caractère aromatique. Le dérèglement climatique de ces dernières années nous emmène vers une amélioration de sa qualité qui n'a plus rien à envier aux régions avoisinantes qui le produisent ». Récoltés précocement, les pinots noirs marquent les sens par leur fraicheur, leur fruit et leur élégance. Récoltés plus tardivement sur des vieilles vignes à rendement modéré, ils affirment une matière impressionnante, de la structure et de la gourmandise qui, avec un élevage plus élaboré en barriques, aboutit à de remarquables rouges de garde.

 

Les vendanges au Domaine Henri Klée

Les vendanges au Domaine Henri Klée.

 

 

Domaine René Fleck et Fille: La Vallée Noble

Niché dans la Vallée Noble, dont le nom a pour origine la présence de nombreuses familles nobles au XVIe siècle, le domaine René Fleck bénéficie d’un climat propice et d’un terroir hors pair. Au cœur du Parc naturel régional des Ballons des Vosges, il semble comme protégé́ par le Petit (1267 mètres) et le Grand Ballon (1427 mètres), abrité des vents dominants avec des courants ascendants qui caressent les coteaux. En 1995, Nathalie Fleck a repris les rênes du domaine après des études de viticulture et d’œnologie et un stage spécifique aux Etats-Unis. Elle a été rejointe en 2002 par son mari Stéphane Steinmetz. « Le travail dans les vignes, la façon de vinifier et surtout le terroir et l’exposition, influent beaucoup sur le style du vin, même avec un cépage identique d’un vigneron à l’autre », explique Nathalie Fleck. L’Alsace a la chance de bénéficier d’une multitude de terroirs différents. Depuis plusieurs années nous travaillons nos vignes de façon raisonnée dans le respect de l’environnement et depuis 2022 nous sommes certifiés Agriculture biologique ». Avec la moitié de ses vignes en Grand Cru, ce couple de vignerons axe son travail sur une élaboration qui se caractérise par une absolue finesse et un bel équilibre. La gamme est très variée avec des flacons fruités et légers et d’autres plus complexes et gras, marqués en priorité par les terroirs comme le riesling Grand Cru Zinnkoepflé Cuvée Louis, riche, sec et d’une magnifique longueur.

 

René Fleck et sa fille Nathalie Steinmetz

René Fleck et sa fille Nathalie Steinmetz.

 

 

Stéphane Steinmetz du Domaine René Fleck

Stéphane Steinmetz du Domaine René Fleck.

 

 

Domaine Boeckel: L'effet terroir

Ici le travail de la vigne s’inscrit dans les gênes de l’excellence depuis les premières étiquettes historiques de Frédéric Boeckel (1812-1873). Alors boucher et aubergiste comme ses ancêtres, il devint marchand de vins avant de créer une entreprise viticole en 1853 qui se développera au fil des années. Le domaine compte actuellement 24 hectares de vignes cultivées en Agriculture biologique. « Les effets terroirs sont indéniables et le même cépage peut donner des vins bien plus profonds sur de beaux terroirs que sur des versants moins complexes », souligne Thomas Boeckel. « Nous avons aussi pour ambition de vinifier de grands pinots noirs sur nos magnifiques terroirs. Il est, tout comme le riesling, un cépage dit buvard qui a la faculté de refléter au mieux la spécificité du sol. Mais c’est le cas dans beaucoup de régions viticoles françaises également ». Le domaine se distingue aussi par une approche gustative à plusieurs strates. Les classiques reflètent purement le cépage. La gamme Midelberg incarne une appellation village avec une définition plus subtile des différentes variétés : sylvaner, riesling, pinot gris, muscat, gewurztraminer pour les blancs et pinot noir pour les rouges.

 

Thomas et Jean-Daniel Boeckel

Thomas et Jean-Daniel Boeckel.

 

 

Domaine Gilbert Ruhlmann Fils: l’essence des sept cépages

Au pied du célèbre château du Haut-Koenigsbourg, ce domaine familial se transmet au gré des générations depuis 1958. Il bénéficie d’un travail hors pair et de sols propices plutôt sableux, siliceux et graveleux qui contribuent à une grande diversité de styles. « Nous produisons des mono-cépages au goût de fruit et plusieurs facteurs peuvent jouer », décrypte Guy Ruhlmann. « Nos vins sont généralement frais et typés par le cépage, avec une note minérale qui s’impose par les terroirs. La nature du sol et la conduite de la vigne, la maturité ou la surmaturité y font beaucoup. Ainsi, nous pouvons élaborer un riesling sec, léger et friand, facile à boire sur des crustacés ou alors plus riche, ample et complexe, à servir avec des poissons ou des viandes ». Avec une gamme large qui intègre les sept cépages alsaciens et dix-huit références différentes, le terroir affirme son origine. Les racines des vignes y plongent pour alimenter les plants et faire mûrir le fruit qui exprime d'abord ses caractéristiques. En parallèle, les éléments minéraux donnent de la complexité et une identité. « Le riesling est un cépage adapté à notre terroir », reprend Guy Ruhlmann. « Il permet d'élaborer de beaux blancs secs et variés ou plus complexes en poussant les maturités. Ce sont des vins de gastronomie marqués par leur terroir. C’est un atout à l'international, mais la part de nos ventes à l'export reste encore minoritaire et gagne à être développée ».

 

Guy Ruhlmann

Guy Ruhlmann.

 

 

La famille Ruhlmann dans leur vignoble

La famille Ruhlmann dans leur vignoble.

 

 

Domaine Robert Klingenfus: L'atout export

L’histoire du domaine s’inscrit comme un perpétuel renouvellement sous le signe de l’excellence. Depuis Guillaume Klingenfus qui en 1863 à acquis les premiers arpents de vignes, cinq générations de talents sont passées avant de voir arriver un nouveau Guillaume Klingenfus, qui avec son père Robert, dirige de main de maître les destinées du domaine et développe les ventes à l'export de signatures au nez expressif et flatteur. « La différence de style pour un même cépage d’une maison à l’autre vient de la façon de travailler », explique-t-il. « Elle se ressent comme la signature du vigneron qui l’a vinifié. Ensuite vient le type de sol, sa structure ainsi que sa composition qui apporte une typicité différente ». Signature décline des vins fruités et floraux faciles à déguster avec des arômes variétaux. La gamme terroir et Grands Crus propose des vins plus complexes qui expriment la minéralité et une belle concentration. « Produire des Alsace est un atout à l’export », reprend Guillaume Klingenfus. S’il est vrai qu’ils ne jouissent actuellement pas de la même notoriété que d’autres appellations françaises, ils se distinguent par une palette aromatique diversifiée mais assez facile à identifier, ce qui représente un véritable plus. »

 

Guillaume-Klingenfus, cinquième génération de vignerons

Guillaume-Klingenfus, cinquième génération de vignerons.

 

 

Domaine Klingenfus

Domaine Klingenfus.

 

 

Domaine Koehler Jean-Claude et Fils: blancs et pinots noirs

Avec une famille de vignerons depuis 1621, le domaine cultive la vigne dans l'un des plus beaux terroirs d’Alsace. Créée en 1966, l’exploitation exploite aujourd’hui sept hectares de vignes réparties sur trois communes. Le fils Christian a repris le domaine avec son épouse Frédérique en 1999, avec l’objectif de produire des vins différents selon la méthode de travail, l'exposition des parcelles, la nature des sols, des sous-sols et la vinification. « Tout d'abord il faut pouvoir reconnaître le cépage, puis l'effet terroir se ressent d'après le travail du vigneron », explique Christian Koehler. « Autour des sept cépages alsaciens, nous élaborons 25 références différentes selon les plants, l'exposition et la maturité attendue ». Par ailleurs, le domaine valorise aussi le pinot noir, qu’il a été le premier à planter dans le village. Vinifiée en barrique et élevée pendant dix-sept mois en barriques de Corton Grand Cru afin de lui apporter plus de finesse, de gras et de persistance, la Cuvée 1621 - qui tient son nom de la date de fondation du domaine - est embouteillée dans un contenant lourd afin de favoriser une garde de vingt ans et plus.

 

La famille Koehler

La famille Koehler.

 

 

Christian Koehler et sa femme Frédérique

Christian Koehler et sa femme Frédérique.

 

 

Christian Koehler dans son chai à barriques

Christian Koehler dans son chai à barriques.

 

 

Domaine Ostertag-Hurlimann: la belle alchimie

L’esprit de transmission depuis 1890 prouve l’attachement de cette famille au métier de vigneron indépendant. En 2007, après avoir obtenu un diplôme d’œnologue, Sylvie Hurlimann a rejoint ce domaine de 18 hectares qui élabore une vingtaine de références dites de cépage et des gammes marquées par leur terroir. « Les terroirs restent uniques avec une délimitation cadastrale qui intervient dans notre travail », analyse-t-elle. « Nous vinifions en levure indigène et élevons sur lies. Une attention particulière est portée à chaque récolte afin d’offrir des cuvées qui reflètent au mieux les caractéristiques du cépage et du terroir dont elles sont issues. Nous travaillons sur des vins équilibrés et frais tout en respectant la finesse et le fruité des cépages ». L’alchimie de ces deux éléments renforce les particularités. La gamme se compose de flacons plus fruités et sur la fraîcheur et la légèreté du cépage et d’autres de terroirs, typés par la minéralité et la concentration du fruit. « Le riesling est notre cépage de prédilection », reprend Sylvie Hurlimann. « Nos terroirs sont très riches pour l'implantation du riesling. Il s'adapte bien et il réserve une belle fraîcheur et une vivacité en fin de bouche. Entre fruité et gastronomie, il plaît beaucoup à l'export car il reste sec et s'accorde avec une multitude de mets ».

 

Sylvie Hurlimann et son frère Yannick, cinquième génération du domaine familial Ostertag-Hurlimann

Sylvie Hurlimann et son frère Yannick, cinquième génération du domaine familial Ostertag-Hurlimann.

 

 

L'entrée du Domaine Ostertag-Hurlimann

L'entrée du Domaine Ostertag-Hurlimann.

 

 

Domaine Justin Boxler: l'équilibre des terroirs

L’expérience se conjugue avec l’excellence. Depuis 1672, ce domaine viticole familial est blotti à Niedermorschwihr, au cœur de la prestigieuse Route des Vins d’Alsace. Le vignoble s’étend sur 12 hectares et 5 bans communaux. Avec un strict respect du cahier des charges, le domaine est certifié label Agriculture biologique depuis le millésime 2022, un travail de fond réalisé par Charlotte Boxler et son cousin Florent Wiss, onzième génération de vignerons. « Les vignerons et la jeune génération qui s’installe petit à petit, investissent énormément dans l’image des vins d’Alsace et de la région en elle-même, avec de nouveaux enjeux mais aussi des objectifs ambitieux », souligne Charlotte Boxler. « L’Alsace n’est plus une région de blancs simples et  faciles avec de plus gros rendements que la moyenne française et des sucres résiduels. Elle présente une constance sur l’ensemble de la région. Chaque millésime porte haut et fort l’équilibre de ses terroirs, de ses crus et de sa modernité ». Au domaine Justin Boxler, la diversité des terroirs apporte des structures très différentes. Le travail des vignerons sublime les sols et les cépages, dans un large panel de textures. « Notre objectif premier est de retranscrire au plus juste le terroir en intervenant le moins possible sur notre matière première », évalue Florent Wiss. « Nous avons la chance de travailler sur plusieurs terroirs granitiques comme les grands crus Sommerberg, Brand et Wineck-Schlossberg, trois terroirs granitiques à deux micas ». Le résultat est saisissant, entre élégance, finesse et pureté. Les acidités sont elles aussi très différentes entre un granit et un calcaire. A l’export, le riesling reste le plus demandé, mais d’autres blancs secs connaissent un certain succès comme le sylvaner.

 

L'équipe du domaine Justin Boxler pendant les vendanges dans le Sommerberg

L'équipe du domaine Justin Boxler pendant les vendanges dans le Sommerberg.

 

 

Pierre Boxler, avec son neveu Florent Wiss et Charlotte Boxler, qui ont repris le domaine en 2022

Pierre Boxler, avec son neveu Florent Wiss et Charlotte Boxler, qui ont repris le domaine en 2022. 

 

 

Des ventes en hausse à l’export

Discours unanime des producteurs, le cépage constitue, on le sait, un critère capital en Alsace et il s’impose comme un paramètre primordial sur lequel le consommateur final se base en premier lieu. Mais aujourd’hui, la notion de terroir intervient de plus en plus dans l’acte d’achat des amateurs. Un riesling granitique par exemple n’a pas la même structure qu’un vin sur grès ou sur calcaire. Il est légitime de penser que d’ici dix ans, cette notion de sols sera encore plus imprégnée dans la lecture des vins d’Alsace et pas seulement sur les Grands Crus ou les lieux-dits. La majorité des producteurs alsaciens propose des gammes variées avec des références classiques qui répondent aux attentes de base de la clientèle, mais aussi des réalisations spéciales ou originales qui séduisent une nouvelle frange de consommateurs. Chaque maison peut ainsi se démarquer grâce à sa grande variété de terroirs. La mosaïque de sols et de climats se révèle tellement vaste et complexe que l’on peut parfois observer quatre, voire cinq types de sols différents par village. Le riesling est le cépage qui reflète au mieux le terroir sur lequel il est planté. Il agit comme un véritable marqueur et sait s’exprimer de diverses façons tout en gardant son identité aromatique. Ces particularités s’expliquent également par le travail de l’Homme. La façon de travailler le pied de vigne se ressent dans le style final, sa fraicheur et son fruité. Avec le temps, il dévoile également souvent de belles notes minérales encadrées d’une solide structure qui deviennent de véritables atouts à l’export. Et les vins d’Alsace sont devenus des champions sur ce terrain. En 2021 par exemple, les ventes ont progressé de 15 % tous marchés confondus, y compris l’Asie avec notamment la Chine et la Corée du sud. Un succès que les producteurs alsaciens sont bien décidés à confirmer.