John et Olivia : amis à la scène comme à la vigne !

John Travolta.

Qu’est-ce qu’un bon vin selon John Travolta ?

J’imagine que c’est un vin que l’on aime tout simplement. Sans trop se poser de questions. Sans se demander son prix ? Sans se dire « est-il millésimé ou non ? », « Quelle est sa provenance ? » « A-t-il reçu des prix ? », « Les critiques l’ont-ils encensé ? ». Vous savez, j’ai énormément voyagé dans ma vie et il m’est arrivé de boire des vins versés dans un pichet. Croyez-moi, ces vins sans prétention renfermaient des saveurs bien plus honorables que certaines bouteilles aux étiquettes prestigieuses vendues à prix d’or. C’est un peu comme les livres. Parfois on est influencé, attiré par la quatrième de couverture, par de belles photos en cover et par un texte de présentation bien écrit, mais une fois que l’on découvre ce qu’il y a au fil des pages, on est un peu déçu. J’ai donc appris à me méfier des apparences…

Ce sont vos origines italiennes modestes qui vous ont fait comprendre ça ?

Peut-être ! Mon père était le fils d’un immigré napolitain ! Dans la famille, nous aimions les bonnes choses mais nos finances ne nous permettaient pas de dilapider à tout va. Lorsque mon père rapportait une bouteille de vin à la maison, il s’assurait qu’il avait acheté du « bon » sans se ruiner. Je pense que ça lui aurait barbouillé l’estomac de dépenser trop. Du coup, quand des amis ou des cousins Italiens, de retour aux Etats-Unis, revenaient avec, dans leurs bagages, du jambon de parme, des fromages du pays et autres bouteilles de vins italiens passés au nez et à la barbe des douaniers américains, c’était un peu Noël avant l’heure. Mon père avait un faible pour le Taurasi, un vin de la région de Campanie. Sans oublier le limoncello, cette liqueur à base de zeste de citron ! Il pouvait alors savourer de bons produits sans se culpabiliser…

Vous m’avez confié un jour que boire du vin c’était plus efficace qu’une main tendue…

Le vin, c’est bien plus que du raisin fermenté ! Il est synonyme aussi de convivialité. Vous n’avez jamais remarqué que lorsque vous partagez une même passion avec quelqu’un la magie opère. Même si vous ne parlez pas la même langue !  Je vous donne un exemple. Lorsque j’ai rencontré Gérard Depardieu, il ne parlait pas très bien l’anglais. Quand nous avons commencé à évoquer les vins que nous apprécions, on s’est aperçu très vite que nous parlions le même langage : celui des épicuriens !  C’était la même chose avec Olivia Newton-John. Nous avons partagé tellement de bons moments ensemble. Sur les sets et souvent autour d’une bonne table. A chaque fois qu’Olivia parlait de vins, elle avait les yeux qui pétillaient !

Olivie Newton_John : souvenirs, souvenirs…

Il y a quinze ans, celle qui incarnait Sandy nous avait accordé un petit entretien pour nous parler du lancement de « Pink and Blue For Two", deux vins dont les bénéfices devaient servir à la lutte contre le cancer de la prostate et le cancer du sein. C’est ce dernier qui aura raison de l’actrice. En août 2022 Olivia Newton-John nous quittait après avoir mené une bataille publique contre cette maladie pendant trois décennies.

Vous vous rappelez la première fois que vous avez bu du vin ?

Oui, c’était chez ma mère ! Je devais avoir 12 ans. Quand elle recevait ses copines à la maison, je la voyais toujours verser des bouteilles dans des carafes de décantation. Je ne comprenais pas pourquoi. Même je trouvais le geste très beau. On aurait dit qu’elle était en train de faire de l’alchimie dans un mouvement comme suspendu dans le temps. Ce n’est que, bien plus tard, que j’ai compris le pourquoi du comment. Bref, un jour, j’ai voulu connaître le goût de ce breuvage. J’ai approché mes lèvres et je n’ai pas trouvé ça très bon. Au point de tout recracher sur une nappe blanche ! Quand ma mère a vu ces taches de vin sur cette nappe immaculée qui sortait du pressing, elle a eu comme qui dirait, une sérieuse envie de me botter les fesses. C’est ce qu’elle fit d’ailleurs ! (rires)

John Travolta, votre ami depuis « Grease » affirme que vous êtes une experte en grands crus ?

John me fait trop d’honneur. Je ne crois pas être une experte. En revanche, je sais que le vin peut redonner le sourire. Si j’ai lancé (ndlr : en 2005) un merlot et un chardonnay produits dans la région viticole de Sonoma sous le label "Pink and Blue For Two", c’est dans le but de reverser 10 % des bénéfices pour financer mon association pour la lutte contre le cancer et 10 % supplémentaire pour la campagne PB42.org consacrée à la détection précoce du cancer de la prostate et du sein. Le Chardonnay de la vallée d'Anderson dans le nord de la Californie reste pour moi l’un des meilleurs vins du monde ! J’invite vraiment vos lecteurs et lectrices à aller à la rencontre de cette communauté rurale. Pas de faux semblant dans la vallée Anderson. Pas de paillettes. Juste des gens simples et humbles qui mettent tout leur cœur et leur savoir-faire pour vous servir à table des vins d’exception !