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Drew Barrymore : « une journée sans pâtes, sans pain et sans vin, c’est inconcevable !

Depuis son apparition au cinéma dans le « E.T.» de Steven Spielberg - elle n’avait que sept ans - Drew Barrymore a joué une multitude de rôles dans sa vie. Mais s’il y en un qu’elle prend très au sérieux, c’est bien celui de « winemaker »…

Qu'est-ce qui vous a attiré dans la production de vins ? 

Juste une opportunité qui s’offrait à moi. Chris Miller, mon partenaire dans ma société de production cinématographique, connaissait une famille de viticulteurs en Italie. A chaque fois que je me rendais dans ce pays, je faisais un détour par chez eux tant j’adorais leurs vins ! J’ai appris beaucoup au contact de ces gens merveilleux. J’ai voulu me lancer dans cette aventure mais en Californie car je ne me voyais pas faire des allers-retours incessants. Je me suis associée en 2010, à la marque Carmel Road, propriété de Jackson Family Wines. C’est avec eux que j’ai lancé « Drew’s Blend ». Nos vignes se trouvent sur le comté de Monterrey, sur la côte centrale de la Californie.

 

Quelle est votre partie préférée dans le processus de la vinification ?

Quand Kris Kato [viticulteur à Carmel Road] et moi nous sommes réunis, nous nous sommes tout de suite aperçus que nous avions le même palais pour le vin et le même palais pour la gastronomie. En clair, nous parlions la même langue ! Toutes les étapes m’ont intéressé car elles sont toutes cruciales !

 

Il paraît que pour votre Pinot noir vous avez effectué un travail de pro ?

Merci ! Oui, je voulais que nous fassions un vin dans la même veine que le Pinot Nero en Italie et le Beaujolais en France, même si ce dernier est issu du gamay. Des vins légers et fruités avec un bel équilibre acide, sans pour autant manquer de douceur. Je ne voulais surtout pas un vin qui donne des migraines le lendemain ! Bref, je voulais aussi des notes d’épices, de tabac et de cerise. Du coup, j'ai effectué des tas d’essais pour trouver le dosage idéal ! Quant à notre rosé, il a des saveurs de pêche et de citron avec un fond d'abricot et il arbore une merveilleuse couleur.

 

Vous considérez-vous comme une experte en vin ?

Je ne suis pas œnologue. Je n’ai pas cette prétention. Je me suis lancée avec passion et je n’ai pas rechigné quand il a fallu tout apprendre sur cet univers. Je suis sûre que certaines personnes se sont dit : « Encore une actrice qui s’improvise productrice de vins ! ». Lorsque je me lance dans un business, quel qu'il soit je ne fais jamais les choses à moitié. Je m’investis car j’investis ! (rires). Faire du vin me procure une immense joie ! A ce jour, je peux vous assurer que c’est le job le plus fascinant et le plus exigeant que je n’ai jamais exercé !

 

Drew Barrymore tient une grappe de raisin

Venez-vous d’une famille qui appréciait le vin à sa juste valeur ?

Assurément pas. Mon père, l’acteur John Drew Barrymore, était plus porté sur la Tequila. J’ai ressenti mes premières sensations avec le vin en ouvrant des bonnes bouteilles avec mes copines. C'était presque toujours du Pinot Grigio. C'est pourquoi le premier vin sur lequel j’ai travaillé, en Italie puis en Californie, était un Pinot ! Je me suis ensuite intéressée aux rosés car c’est un vin frais et facile à boire ! Vers 30 ans, j’ai découvert le vin rouge : une révélation. J’ai alors voulu en savoir plus sur les vendanges, la mise en bouteille, etc. Puis mes goûts ont évolué au fur et à mesure que je vieillissais. J'ai adoré le Chianti, puis j’ai découvert le Malbec, un vin qui fait fureur en Argentine ! Aujourd’hui, je suis obsédée par le Beaujolais et la région de Saint-Émilion.

 

Vous avez travaillé sur le contenu mais aussi sur le contenant de vos vins… 

Oui ! Notamment sur l’étiquette. J’ai trouvé que le blason de mon grand-père (Ndlr : le légendaire acteur John Barrymore) avait de la gueule. J’ai demandé un artiste renommé de le retravailler un peu. Le Pinot Grigio attire plus souvent les femmes que les hommes. Je voulais donc compenser un peu avec une étiquette plus masculine ! Bref, je ne voulais pas que les hommes repoussent ce vin sous prétexte qu’il est généralement plus apprécié par les dames !

 

Épicurienne, vous l’êtes jusqu’à quel degré ?

J’ai un principe dans la vie. Il est important de se faire plaisir. Passer une journée sans pâtes, sans pain et sans vin, c’est inconcevable ! C’est comme si vous demandiez à un poisson de nager hors de l’eau ! J’aime le vin servi à la bonne température. C’est à dire chambré. Quand je bois un verre de vin, je m’assure que j’ai toutes les conditions requises pour le savourer ! On ne boit pas un verre de vin comme on boit un verre d’eau ! Généralement, je prends une des carafes de décantation que j’ai dénichées chez des antiquaires. J’aime beaucoup leur forme ! J’y verse le vin délicatement, religieusement, comme s’il s’agissait du plus précieux des nectars ! Je fais ça à la lumière pour bien voir le dépôt de particules en suspension. J’adore ensuite mettre le nez dans la carafe ! C’est quelque chose qui vous transporte ailleurs. Et parfois très loin. Surtout lorsqu’il s’agit d’un vin de chez vous ! 

 

Drew Barrymore et Frank Rousseau

Drew Barrymore et Frank Rousseau.