Édito

Rouges de Loire : une authenticité chevillée au corps

Regardons les choses en face. Il n’y a pas de grands vins rouges stars en Vallée de la Loire. Aucun équivalent local de la Côte-Rôtie rhodanienne ou du Saint-émilion girondin. Et pourtant, que de talents !

De Nantes à Saint-Pourçain s’étend une brochette de vins remarquables, personnalisés, en totale osmose avec leur terroir, leur région. Pimpant Gamays du pays Nantais, fringant Anjou, complexe Saumur-Champigny, fier Bourgueil issu du même cabernet franc, gamays, cabernets et côts de Touraine, Sancerre rouge de pinot noir et Saint-Pourçain à l’accent rocailleux : Une succession de pépites !

Et au-delà de leur qualité et de leur diversité, les vins de cette région - en particulier les rouges - possèdent cette authenticité de plus en plus recherchée par les amateurs. Point ici de chai d’architecte futuriste payé au prix fort, peu de châteaux, le plus souvent modestes et surtout des vignerons qui vous reçoivent, qui vivent leur passion, ancrés dans leur terroir, dans la maison jadis occupée par leurs parents, leurs grands-parents… Cette configuration séduit incontestablement les consommateurs d’aujourd’hui, d’autant qu’elle s’accompagne de prix particulièrement doux qui positionne la caisse de six bouteilles bien en dessous d’un plein d‘essence, par exemple !

Ainsi, comme le dit si justement Jérémy Lorieux en parlant de ses bourgueils dans notre dossier (pages 10 à 25), cette formule pouvant parfaitement s’appliquer à toutes les appellations de cette immense région : « Ce sont des vins souples et ronds, accessibles autant par le goût que par le prix ». Quelle meilleure conclusion pourrait-on trouver ?

 

 


By Jean-Paul Burias photographs - courtesy of the estates 

Le travail dans le vignoble suit la tradition au Clos de l'Abbaye