Découvertes

Bergerac, Fronton, Gaillac et Jurançon : la diversité en bouteille !

A l’ombre des maisons mythiques de Bordeaux, le Sud-Ouest de la France regorge d’appellations remarquables portées par une kyrielle de saveurs. Encore trop peu connues et médiatisées, elles affichent un rapport qualité prix concurrentiel qui a tout pour séduire une large frange de clientèle en France comme à l’export. Découverte…

La négrette, cépage emblématique de Fronton

La négrette, cépage emblématique de Fronton.

 

 

Le quatuor s’impose comme un subtil moment de dégustation, porté par des terroirs typiques et de belles spécificités. A Bergerac, l’encépagement quasi identique à celui de Bordeaux se démarque par des sols différents et des prix attractifs dans les trois couleurs. Cultivé sur des terrasses de la rive gauche du Tarn, entre deux villes roses du Sud-Ouest, Toulouse et Montauban, Fronton comprend seulement 1200 hectares de vignes en appellation, 40 domaines et une cave coopérative, avec pour caractéristique la présence de la négrette. Utilisé seul ou en assemblage, ce cépage emblématique qui doit son nom à sa couleur noire, aboutit à des vins rouges aromatiques et élégants avec des arômes de fruits rouges et noirs, de violette et de réglisse. Vifs et frais, les rosés se révèlent complexes et longs en bouche. Entre l’océan et la mer, le climat de Gaillac offre un cadre idyllique qui unit l’humidité de l’Atlantique, la chaleur méditerranéenne et une pointe de vent d’Autan. Ces conditions subliment la vigne et laissent le raisin se développer à sa maturité optimale au service d’une palette aromatique généreuse et séduisante. Ici, la carte locale est maîtresse. En blanc, le len de lel ou loin de l’œil et le mauzac, s’accompagnent en rouge, du braucol, du duras et aussi du prunelart, l’un des cépages les plus ancien de Gaillac, en vogue actuellement. Atypiques, les Jurançon secs garantissent une fraîcheur aromatique dans leur jeune âge avec des notes d'agrumes et de fruits exotiques très expressives. Ils se partagent avec des moelleux, d'ambre et de lumière, qui s’intègrent dans la famille prestigieuse des grands liquoreux de France. Cépage de base, le gros manseng est complété par le petit manseng, le petit et le gros courbu, le lauzet et le camaralet. Cet ensemble riche et rare se décline en sec comme en liquoreux pour le plus grand plaisir des consommateurs du monde entier.

 

 

GAILLAC

Maison Labastide : le savoir-faire des vignerons

Fondée en 1949 sous le nom de Cave Coopérative des Coteaux de Gaillac et du Pays Cordais, la Maison Labastide rassemble une centaine de vignerons qui produisent environ 60 000 hectolitres. Enracinée au cœur de l’Occitanie, elle s’est imposée au fil des années comme un acteur majeur de Gaillac. Ses vignerons coopérateurs ont axé leur travail sur une forte identité guidée par des cépages locaux et une belle variété qui va jusqu’aux bulles avec le Gaillac blanc sec perlé. « Notre Maison s’appuie à la fois sur le savoir-faire de ses vignerons et la technicité de ses œnologues, avec des équipements modernes, pour des élaborations dans l’air du temps », précise Alain Fonvieille, le président. « Notre spécificité est de créer des cuvées identitaires et authentiques, notamment en mono-cépages. La typicité du terroir et des cépages pour la plupart autochtones conduisent à des vins uniques et singuliers, ce qui constitue un véritable atout face à la concurrence des voisins du Sud-Ouest notamment ». Les différentes méthodes culturales favorisent une vraie diversité avec notamment des blancs secs, secs perlés, doux, vendanges tardives, des primeurs, des rouges, des rosés et des méthodes ancestrales. Cette diversité favorise un positionnement sur différents marchés, ce qui n’est pas forcément le cas de la concurrence. « Le prix constitue aussi un atout par rapport à d’autres appellations », estime Arnaud Elgoyhen, directeur marketing. « La qualité des produits a beaucoup évoluée ces dernières décennies, avec une forte identité vigneronne, ce qui en fait un véritable atout pour la clientèle professionnelle et particulière ».

 

Michel Martinez, œnologue de la Maison Labastide

Michel Martinez, œnologue de la Maison Labastide.

 

 

Maison Labastide

Maison Labastide.

 

 

Thierry Roch dans les vignes de Gaillac

Thierry Roch dans les vignes de Gaillac.

 

 

Château Terride : des cuvées d’exception

Unique et insolite, le Château de Terride se niche comme une belle enclave en pleine nature, au milieu des bois de la Grésigne. Cet ancien relais de chasse construit en 1652 a été transformé en domaine viticole dans les années 1960. Il a été acquis en 1996 par Solange et Jean-Paul David, qui s’attèlent alors à diversifier les activités du domaine. Leur fille, Alix David gère depuis 2003 l’activité avec son époux Romain Gérard, qui participe notamment à une importante partie œnotouristique. Les 32 hectares en agriculture biologique déclinent 80% de cépages rouge, duras, syrah, braucol, merlot, prunelard, grenache, et 20% de blanc, mauzac, len de lel et viognier. « Nous élaborons des cuvées généreuses, modernes et authentiques », précise Alix David. « La combinaison terroir, climat et cépages particuliers permet de proposer des vins de caractère, élégants et gourmands. Le château décline trois gammes qui symbolisent toutes les qualités des Gaillac tout en constituant un habile contrepoids aux appellations voisines du Sud-Ouest. Les bouteilles d'exception Ta Main sur mon Chemin, Diva et Mystère s’accompagnent de la collection du Château avec Rouge de caractère, Blanc sec, Blanc doux, Rosé et Méthode Ancestrale Blanc, et de Fantaisies, qui recense des blancs secs, des rosés secs et fruités et un rouge friand.

 

Alix David présente sa cuvée Château de Terride, un rosé de caractère.

Alix David présente sa cuvée Château de Terride, un rosé de caractère.

 

 

Alix David en dégustation dans la cave du Château de Terride

Alix David en dégustation dans la cave du Château de Terride.

 

 

Domaine La Croix des Marchands : des terroirs et des cépages

Des poteries aux raisins, la transition s’avère aussi belle que pertinente. Au cœur du vignoble de Gaillac, le domaine La Croix des Marchands s’inscrit sur les terres d’un grand centre de poteries de l’époque gallo-romaine avec une activité viticole entamée il y a plus de deux mille ans. Créée dans les années 1930, cette exploitation familiale a été réorganisée et réorientée vers une production viticole unique par Jean-Marie Bezios en 1975, avec un premier millésime en 1983.  Après avoir terminé ses études viticoles, son fils Jérôme Bezios le rejoint en 1998. Un an plus tard, le domaine s’agrandit avec Château Palvié qui vient élargir la gamme. « Nous avons l’avantage de travailler sur deux des trois terroirs de Gaillac, Rive Gauche du Tarn avec des terrasses de graves et Rive Droite avec des coteaux argilo-calcaire », constate Jérôme Bezios. « Le premier permet d’avoir des rouges sur le fruit et l’épice et le second des vins plus structurés et concentrés ». Le domaine bénéficie de cépages anciens et typiques qui favorisent une élaboration avec un goût très différent des Bordeaux. « Les clients cherchent aujourd’hui des rouges plus faciles avec du fruit mûr et des tanins très fins », reprend Jérôme Bezios. Nous travaillons entre 5 et 10% à l’export sur l’Europe et les Etats-Unis. Cette clientèle est très sensible au très bon rapport qualité prix de notre production ».

 

Jérôme Bezios, avec ses parents, Marie-José et Jean-Marie Bezios 

Jérôme Bezios, avec ses parents, Marie-José et Jean-Marie Bezios.

 

 

Jérôme Bezios en dégustation

Jérôme Bezios en dégustation.

 

 

La cave du Domaine La Croix des Marchands 

La cave du Domaine La Croix des Marchands.

 

 

FRONTON

Château Baudare : l’art de la négrette

Le Château Baudare constitue un passage obligé pour découvrir toutes les richesses de Fronton, rouges élégants et gourmands et rosés frais et aromatiques. Présente en Vendée et sur les îles françaises de Ré et d’Oléron comme en Californie, la négrette concentre 96% des surfaces plantées en France dans le vignoble de Fronton. Sur les 50 hectares du domaine, ce cépage à la couleur noire intense est planté sur trois terroirs différents et complémentaires, sableux, argileux et cailloux de silex, qui amènent complexité et finesse dans les assemblages. Ce domaine familial, dont les huit premiers hectares de vignes ont été achetés par Jean Vigouroux en 1882, est géré par David Vigouroux depuis 1996, cinquième génération de vignerons.

« L’influence du terroir est énorme sur la négrette, le cépage principal de l'appellation, avec un côté minéral sur le sable, fruité sur l'argile et épicé sur le silex », souligne-t-il. « Il est difficile de rivaliser avec nos voisins plus connus comme Bordeaux, mais on y arrive en faisant des cuvées souples, fruitées, abordables en termes de prix et surtout en assurant inlassablement leur promotion ».

 

David Vigouroux et son père Claude

David Vigouroux et son père Claude.

 

 

David Vigouroux en dégustation.

David Vigouroux en dégustation.

 

 

Château Bellevue la Forêt : l’empreinte d’un géant

Il est difficile de passer à côté du château Bellevue la Forêt. Figure emblématique de l’appellation Fronton, ce vignoble de l’excellence est, avec une superficie totale de 112 hectares, la plus grande propriété privée d’un seul tenant du Sud-Ouest de la France. Régulièrement primé lors de concours nationaux et internationaux, le domaine a été repris en 2008 par Philip Grant qui, après une carrière réussie en finances d’entreprise a réalisé son rêve de posséder un vignoble en France. « Le château est situé sur une colline et bénéficie d'un microclimat unique qui favorise la maturation des raisins », analyse-t-il. « Les sols sont principalement constitués de galets roulés, ce qui engendre un bon drainage et contribue à la qualité des raisins ». Le château produit plusieurs gammes. Chacune présente ses propres caractéristiques, qui varient en fonction du millésime, de l'assemblage et des techniques d’élaboration. La partie rouge représente 64% de la production contre 34% de rosés, auxquels s’ajoutent quelques blancs. « La négrette est unique à la région de Fronton », souligne Marcelin Clergue, commercial. « Cette singularité peut attirer les amateurs à la recherche de nouvelles expériences gustatives, avec une complexité, un équilibre et un caractère qui arrivent à rivaliser avec des régions plus prestigieuses. Encore méconnu, Fronton assure un excellent rapport qualité-prix qui attire les consommateurs soucieux de leur budget. Il est essentiel de faire connaître notre appellation. La concurrence entre les régions viticoles doit être considérée comme une occasion d'explorer et de célébrer la diversité du marché ».

 

Philip Grant, propriétaire du château Bellevue la Forêt

Philip Grant, propriétaire du château Bellevue la Forêt.

 

 

L'équipe du château Bellevue la Forêt, autour de Philip Grant

L'équipe du château Bellevue la Forêt, autour de Philip Grant.

 

 

BERGERAC

Château Lestevenie : un destin international

Le joli signe du destin se révèle finalement comme frappé du sceau d’un hasard aux perspectives très internationales. Originaires d'Afrique du Sud, Petrie et Jaco Terblanche se sont rencontrés à New-York, alors que le premier vivait à San Francisco et le second à Londres, où ils avaient des postes à responsabilité dans les domaines de l’embryologie et de la comptabilité. Après s’être installés et mariés en France, ils choisissent de s’orienter vers une nouvelle carrière professionnelle. En février 2022, ils deviennent propriétaires du Château Lestevenie. « Par un curieux hasard, le T représente les sols de calcaire blanc, la terre blanche du château, mais aussi la famille Terblanche, son héritage français et la vigne enracinée dans d’excellentes conditions naturelles », raconte Petrie Terblanche. « Notre terroir n'est pas très différent de celui des régions bordelaises. Il est constitué d'un socle calcaire plus ou moins argileux, selon qu'il se trouve sur les collines ou descend vers la vallée ». Toutes les vignes poussent sur des coteaux bien drainés grâce à la composante calcaire. L'argile dans le sol aide à maintenir l'humidité plus longtemps pendant les périodes sèches. Avec des Bergerac blancs élaborés à partir de sauvignon et de sémillon et des rouges à base de cabernet sauvignon, cabernet franc et merlot, le domaine a commencé à explorer les marchés d'exportations. Les premiers retours sont positifs, grâce à des flacons de qualités à un prix concurrentiel. « Nous n'avons certes pas son histoire et son nom », justifie Jaco Terblanche. « Mais de plus en plus d'amateurs veulent découvrir et déguster des vins hors de la région bordelaise. Tout le monde connaît Bordeaux. Mais maintenant ils veulent explorer et découvrir quelque chose de nouveau. C'est ce que nous pouvons leur offrir ».

 

Les propriétaires du Château Lestevenie, Petrie et Jaco Terblanche 

Les propriétaires du Château Lestevenie, Petrie et Jaco Terblanche.

 

 

Les vignes du Chateau Lestevenie

Les vignes du Chateau Lestevenie.

 

 

Le vigneron du Chateau Lestevenie, Ramon Scholtz lors des vendanges

Le vigneron du Chateau Lestevenie, Ramon Scholtz lors des vendanges.

 

 

Château Poulvère : l’attachement aux racines

Depuis 1923 et cinq générations, la famille Borderie lie son histoire à celle du Château Poulvère. Cette ancienne dépendance du château de Monbazillac a été construite au XVIe siècle. Située dans l'aire d'appellation Bergerac, cette enclave présente l'extrême richesse d'avoir sur seulement cinq kilomètres de rayon, des Appellations d'Origine Contrôlée pour l'ensemble des couleurs, blancs secs, rosés, rouges, blancs moelleux et liquoreux. « Nous sommes viscéralement attachés à nos racines familiales avec une histoire viticole que nous vivons et construisons tous les jours », revendique Benoît Borderie. « Cette diversité dans les couleurs de vins proposés est devenue rare en France et même dans le monde. Elle représente un véritable atout de savoir-faire mais également de proposition commerciale ». Le Château Poulvère travaille ses six appellations sous deux à trois types de vinifications différentes. Cette diversité permet de proposer à chaque millésime, jusqu’à treize variations, depuis une gamme sur l'expression du fruit exclusivement, jusqu'à des Têtes de Cuvée à la complexité aromatique recherchée. « Le contexte actuel est beaucoup plus favorable aux appellations comme les nôtres », reprend Bernard Borderie. « Alors que nous avons très longtemps évolué dans l'ombre de Bordeaux, les dernières années ont rebattu les cartes. La clientèle française, mais également une partie de plus en plus importante de consommateurs étrangers sont maintenant à la recherche de pépites. L'image du domaine est devenue prépondérante. L'appellation ne devient un critère que dans un deuxième temps, afin de localiser d'où vient la cuvée et d'identifier le cahier de charges respecté pour sa culture et sa production. Longtemps considérés comme de piètre qualité, les Bergerac bénéficient maintenant d'une image beaucoup plus qualitative et dynamique. C'est l’aboutissement d’un travail de longue haleine et l'avenir nous semble favorable de ce point de vue ».

 

Le château Poulvère

Le château Poulvère.

 

 

La famille Borderie

La famille Borderie.

 

 

Château La Forêt - Vignobles Borie : le bel assemblage

Le temps a marqué de son emprise le développement du Château La Forêt. Au cœur du Périgord, les quatre hectares de cette exploitation agricole familiale du début du XXe siècle ont prospéré pour atteindre 80 hectares. Après avoir pris la succession de ses parents en 1998, Hervé Borie a été rejoint en 2011 par sa compagne Laurence Nicolas, précédemment œnologue à Bordeaux, avec comme crédo commun de produire et élever des vins très fruités qui expriment pleinement leur terroir. « Notre particularité est d'avoir un encépagement avec une grande proportion de cabernet sauvignon en rouge et sauvignon en blanc », précise Laurence Nicolas. « Ces cépages implantés sur une terre argilo-calcaire pour le cabernet sauvignon et sur la boulbenne, une terre sablo-argileuse pour le sauvignon, en coteaux avec une belle exposition, s'y expriment très bien ». Les assemblages sont souvent dominés par un cépage majoritaire, à 90% sauvignon pour les Bergerac secs, 90% malbec pour les Bergerac rosés et 90% cabernet sauvignon pour les Bergerac rouges. « Notre appellation est très connue en Belgique pour le Côtes-de-Bergerac moelleux, un blanc doux, équilibré, à base de sémillon et sauvignon », estime Hervé Borie. « Ce marché représente jusqu'à 20% de notre production. Nous travaillons avec l'Allemagne également où nous sommes plutôt identifiés comme un vin du Sud-Ouest de la France, non loin de Bordeaux mais avec une image plus accessible, une régularité de la qualité et un rapport qualité-prix avantageux. Il ne faut pas oublier que nous sommes l'une des AOC les moins chères de France, avec des vins de qualité ce qui représente un vrai atout pour l'export ».

 

Laurence Nicolas dans les vignobles Borie

Laurence Nicolas dans les vignobles Borie.

 

 

le pigeonnier des Vignobles Borie 

Le pigeonnier des Vignobles Borie.

 

 

JURANCON

Domaine Nigri : l’atout de la spécificité

Vignerons propriétaires depuis quatre générations et le début du XXe siècle, la famille Lacoste a su dynamiser le Domaine Nigri créé en 1685, pour ériger des Jurançon secs et doux en haut lieu de vérité du terroir. Après avoir été œnologue à Bordeaux, Jean-Louis Lacoste conduit depuis 1993 ce domaine de 15 hectares situés sur les coteaux du Piémont Pyrénéen. « Notre travail est reconnu pour nos vins sur le fruit, précis, avec des acidités équilibrées et fondantes, mais aussi sur celui effectué sur des cépages rares et oubliés des Pyrénées », explique-t-il. « Le camaralet de Lasseube et le lauzet se développent seulement depuis une quinzaine d’années dans le Jurançon. Historiquement présents sur la propriété, leur sélection clonale a été effectué chez nous il y a bientôt quarante ans ». Ces deux cépages ont été développés initialement avec 80% de gros manseng dans l’élaboration des secs comme Confluence et depuis 2009 dans un voyage gustatif unique pour le doux Hors-Piste, un assemblage unique dans l’appellation, 50% petit manseng, 25 % camalaret et 25% lauzet. « Nous défendons juste nos spécificités, nos cépages, nos terroirs, notre climat, nos paysages avec les Pyrénées en toile de fond », reprend Jean-Louis Lacoste. « Pour certains médias, Jurançon est une appellation phare. Je pense que nous faisons partie du haut du panier ».

 

Jean-Louis Lacoste propriétaire du domaine Nigri depuis 1993

Jean-Louis Lacoste propriétaire du domaine Nigri depuis 1993.

 

 

Le chai à barriques du domaine Nigri

Le chai à barriques du domaine Nigri.

 

 

Un paysage d'automne au domaine Nigri

Un paysage d'automne au domaine Nigri.

 

 

Des appellations enracinées dans leur terroir

La diversité des appellations françaises constitue une incroyable richesse et une source de curiosité pour l'amateur de vin. La proximité ne constitue pas forcément un handicap. Longtemps, les quatre appellations de Bergerac, Fronton, Gaillac et Jurançon ont souffert de l’hégémonie de leur glorieux voisin bordelais. Désormais, elles ont réussi à démontrer qu’elles possèdent des ressources et surtout de formidables conditions naturelles et des cépages caractéristiques. Les vignerons ont orienté leur action vers la qualité de la production, avec une baisse des rendements et une restructuration du vignoble, ce qui permet aux quatre appellations de se positionner au niveau des plus grands. « Quand Bordeaux vend annuellement près de 4 millions d’hectolitres, Fronton en vend moins de 50 000 », assène Benjamin Piccoli directeur de la Maison des vins AOP Fronton. « Les ordres de grandeur ne sont pas forcément comparables ». Toutefois, toutes proportions gardées, le vignoble de Fronton affiche un certain dynamisme et développe une nouvelle jeunesse. Depuis une demi-douzaine d’années, bon nombre de domaines sont repris par une nouvelle génération. 15 % des ont même été repris par des néo-vignerons venus d’ailleurs, créant une véritable émulation dans le vignoble. La proximité avec Toulouse stimule aussi cette vitalité. Ce dynamisme est partagé à Bergerac, Gaillac et Jurançon qui savent se différencier, évoluer et communiquer et bénéficie de cépages soit très connus, soit extrêmement locaux et qui participent à une production originale et dans l’air du temps, tout en aiguillant la curiosité des consommateurs et également des prescripteurs à l’export.

 

Grappes du cépage camalaret de Lasseube

Grappes du cépage camalaret de Lasseube.