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Exportations françaises de vins et spiritueux en 2024, ou comment voir le verre à moitié plein

En analysant les chiffres des exportations françaises de vins et spiritueux en 2024 – présentés le 11 février à Wine Paris par la FEVS – les résultats laissent apparaître en filigrane des tendances moins négatives qu’il n’y paraît à première vue. Certes, les exportations ont régressé de 4% en valeur pour se chiffrer à 15,6 milliards €, mais les volumes se sont stabilisés à 0,1%. De même, pour les seuls vins, les volumes exportés ont progressé de 0,7% pour une baisse en valeur de 3%. Des chiffres qui s’expliquent essentiellement par quelques grandes tendances qui pourraient, on l’espère, s’avérer conjoncturelles : le chiffre d’affaires engrangé par les vins a été impacté par une régression des ventes de champagne dont les consommateurs, en mal de pouvoir d’achat, se sont orientés vers des alternatives plus abordables comme le prosecco ou le crémant. Par ailleurs, l’enquête anti-dumping à l’encontre des eaux-de-vie de vin européennes en Chine a mis à mal les ventes de cognac et d’armagnac, tandis que le retour des vins australiens sur le marché chinois a eu un impact négatif sur la commercialisation des vins français. A contrario, d’autres marchés se sont avérés plus porteurs, à l’instar du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de certains marchés asiatiques comme le Japon, la Malaisie et la Thaïlande, qui ont généré des résultats positifs en valeur et/ou en volume pour les produits français.

 

La pression inflationniste et crise du pouvoir d’achat continuent de mettre à mal la premiumisation des marchés, mais sans pour autant porter atteinte à des créneaux porteurs, dont certains sont particulièrement prometteurs. C’est le cas du segment des no-low – qui poursuit une forte tendance à la hausse – mais aussi des catégories plus classiques comme les rosés, les blancs et les effervescents. Les packagings alternatifs ne sont pas en reste, frayant de nouveaux chemins en termes d’occasions de consommation et de perspectives de croissance. En réalité, si les vins rouges souffrent toujours autant de l’évolution des habitudes de consommation à travers le monde, l’une des grandes sources d’inquiétude à l’heure actuelle réside dans les pressions géopolitiques qui touchent le secteur des vins et spiritueux. Parmi lesquelles, la menace des droits de douane plane toujours aux Etats-Unis. C’est pour cette raison que la filière française des vins et spiritueux vient de créer une nouvelle structure – la Maison des Vins & Spiritueux – qui se positionne comme « l’interlocuteur incontournable de la filière auprès des décideurs politiques et des pouvoirs publics ». Car, comme l’a précisé le président de la FEVS, Gabriel Picard, à l’occasion de Wine Paris, « L’union fait la force ».